Dès notre arrivée , accompagnés par notre guide Cristina, visite du quartier de Belem, symbole des grandes découvertes maritimes et de l’apogée de l’architecture manueline au XVI siècle.
Le monastère et le cloître des Hieronymites évoquent le mélange des influences italiennes et espagnoles de la Renaissance. L’afflux des richesses au Portugal , dont l’argent du poivre, permettent une décoration surabondante ; ces bâtiments de grande envergure ont miraculeusement échappé au séisme de 1755.
Le deuxième jour est consacré à une promenade dans le quartier de l’Alfama, la visite de la Sé, c’est-à-dire la cathédrale, et de l’église St Antoine, dit de Padoue mais né à Lisbonne ! Dans l’après-midi , bon nombre d’entre nous découvre le Palais National de Aguda : Résidence de la famille royale de Bragance à partir de 1861, sous le règne de Luis Ier et Maria Pia de Savoie, les enfilades de salles aux décors fastueux ont conservé le mobilier et les collections de peintures de la seconde moitié du 19ème siècle.
Le lendemain, la visite de la collection Calixte Gulbenkian éblouit par l’extraordinaire qualité des œuvres d’art rassemblées par le milliardaire arménien : céramiques, tapis, mobilier, peintures et sculptures reflètent l’art de d’Europe et d’Asie, depuis 2000 ans avant Jésus-Christ jusqu’au début du 20ème siècle.
Autre palais à la périphérie de Lisbonne : le Palais de Queluz, inspiré du château de Versailles, construit à partir de 1747 par l’architecte Mateus Vicente , puis agrandi par Jean-Baptiste Robillon, sous le règne de Maria Ier qui y vécut après son mariage avec son oncle Don Pedro. Les salles se succèdent , alternant des décors rococco, des azulejos , des peintures murales , des meubles d’apparat.
Les jardins à la française offrent un écrin remarquable à ce bâtiment dont les fenêtres et les portes sont soulignés d’arabesques et de décors fleuris .
Le lundi 3 octobre est consacré à la visite des châteaux de Sintra, lieu de villégiature des rois du Portugal. De très nombreux touristes font, comme nous, la file pour accéder au Palais de Pena, accroché au flanc d’une colline. Construit au milieu du 19ème siècle, à l’initiative de Ferdinand de Saxe Cobourg, époux de Dona Maria II, ce château s’imbrique dans un vieux monastère hiéronymite du 16ème siècle. L’architecture emprunte à tous les styles, à l’Orient, au néo-gothique, au baroque, dans un mélange de coloris brique et jaune très déconcertant. Son côté éclectique ne plait pas à tout le monde , il est contemporain mais plus fantaisiste que notre château de Pierrefonds de Viollet-le-Duc.
Juste à côté, le jardin de la Quinta Regaleira est enchâssé dans la végétation de la Sierra de Sintra et présente un parcours initiatique et ésotérique qui se révèle très fatigant, car il se déroule à flanc de coteau. Certains d’entre nous visitent très rapidement le vieux palais royal du 14ème siècle, aux cheminées célèbres, dont les décors d’azulejos des 15è et 16è siècle sont époustouflants.
Le dernier jour, nous ne disposons que de la matinée pour visiter , au pas de course, l’Ambassade de France et le musée des Beaux-Arts. Nous sommes reçus brièvement au Palais de Santos, ancienne propriété de la famille de Lancaster, devenue la résidence de l’ambassadeur de France depuis 1948 . Le grand vestibule monumental est garni d’un mobilier portugais du 17ème siècle. De belles tapisseries des Gobelins décorent les murs des salons, les peintures mythologiques des plafonds voûtés sont dus à Pedro de Carvalho, très célèbre au 18è siècle. Petite halte dans le jardin qui donne sur l’embouchure du Tage.
Et c’est en courant que nous traversons le Museo Nacional de Arte Antigua, installé dans l’ancien palais du marquis de Pombal. Les collections sont d’une variété et d’une richesse remarquable. Peintures de l’Ecole portugaise, sculptures, argenteries, mobilier, donnent une idée très complète de l’art portugais et beaucoup d’œuvres illustrent les liens du Portugal avec l’Orient mais aussi le Brésil et l’Afrique. En point d’orgue, le retable de Jérôme Bosch « la tentation de St Antoine » le portrait de St Jérôme par A. Dürer, le célèbre polyptique de St Vincent par Nuno Gonçales dont on peut suivre la restauration in situ, les deux célèbres paravents japonais » Nanban », l’ensemble merveilleux d’argenterie de l’orfèvre parisien Fr.Thomas Germain pour le roi José Ier…
Et c’est le retour à Compiègne, avec une chaleureuse pensée pour notre guide Cristina qui a veillé sur nous pendant ce séjour et partagé avec clarté et compétence ses connaissances historiques, artistiques, culturelles au sens large et qui nous a aussi beaucoup parlé du Portugal et de son histoire depuis la fin de la dictature de Salazar jusqu’à son entrée dans l’Union Européenne.